septembre/octobre 2017
Par Christophe Monferrand ;
paru dans Le Mois Scientifique d’Aquitaine, septembre-octobre 2017, n° 381-382, p. 1-2.
Les herbiers historiques constituent une mine d’informations incomparable sur les plantes et leur environnement… Ces collections de végétaux, bien renseignées, ont un intérêt multiple. Conservant la trace de l’œuvre des botanistes, de leurs voyages, des concepts sous-tendant leurs travaux, les herbiers ont évidemment un intérêt historique.
Mais sur le plan scientifique, les herbiers jouent un rôle fondamental en systématique. Ils renferment notamment les spécimens « types », échantillons ayant servi aux botanistes à décrire et à donner un nom aux espèces. Une autre fonction traditionnelle des herbiers est d’éclairer la biogéographie et l’écologie des plantes, permettant des comparaisons dans le temps sur l’évolution des associations végétales et la répartition des espèces rares. Ils servent de support essentiel pour le suivi d’épidémies (mildiou de la pomme de terre, mineuse du marronnier…). Un bref panorama de la littérature et des programmes des colloques botaniques récents montrera rapidement que ces « trésors vivants » constituent bel et bien un formidable patrimoine. L’herbier de la Société Linnéenne de Bordeaux renferme environ 600 liasses (et 35 000 planches). Il est de notre responsabilité de conserver ce précieux patrimoine accumulé par nos prédécesseurs (et devenu irremplaçable de par son caractère historique), et de le valoriser au mieux.