Témoignage de Marie-Roger Séronie-Vivien, président-fondateur de l'Union scientifique d'Aquitaine
Georges PASQUIER : Beaucoup d’évènements s’étant passés entre 1971 et 1979, comment s’est déroulée la gestation de l’USA ?
Marie-Roger SERONIE-VIVIEN : Tout a démarré début 1971 quand la Mairie de la ville de Bordeaux nous a informés de sa décision de libérer des locaux de la demeure bordelaise du 17ème siècle, l’Hôtel de Ragueneau, au n°71 de la rue du Loup, en invoquant ses inquiétudes sur l’état alarmant des planchers, conséquence de surcharges, et des dommages provoqués par les termites comme il fut constaté par la suite.
L’immeuble abritait alors, au côté des Archives municipales et de l’Académie nationale des Sciences, Belles Lettres et Arts, la Société linnéenne, la Société archéologique, la Société spéléologique et préhistorique, la Société astronomique et la Société de géographie commerciale.
Plusieurs réunions eurent lieu entre la mairie, l’Académie et les différentes sociétés.
Avec la prise de conscience d’une solidarité nécessaire, afin de faire valoir l’intérêt général, fut décidée la création d’un Comité de Liaison des Sociétés Savantes (CLSS).
Mon appartenance à plusieurs de ces sociétés et mes relations amicales avec la plupart des responsables de ces associations me conduisirent à assurer la direction de ce Comité.
D’autres associations comme la Fédération historique du Sud-Ouest, la Société de géographie, la Société anthropologique du Sud-Ouest se rallièrent au mouvement.
Le 5 juillet 1972, la mairie proposa l’Hôtel Calvet, place Bardineau, et le Comité fut chargé d’étudier l’affectation des locaux, sachant que le premier étage était attribué à l’Académie.
GP : Comment avez-vous fait entrer tout le monde dans ce bâtiment ?
MRSV : La priorité a été donnée aux sociétés qui devaient évacuer la rue du Loup et quelques autres (Société d’anthropologie du Sud-Ouest, Société d’écologie humaine, Cercle généalogique du Sud Ouest ) dont la discipline était en relation directe avec celles-là.
D’autres devaient être hébergées dans les facultés et ne connaissaient pas la même urgence.
Le Comité eut également un rôle de vigilance sur les travaux conduits par la Mairie.
Dans cette mission, Micheline Séronie-Vivien fut désignée comme la représentante du Comité.
Elle assuma cette fonction pendant toute la durée des travaux qui durèrent plus d’un an, assistant régulièrement aux réunions hebdomadaires de chantier.
L’ensemble des travaux d’aménagement terminé, l’inauguration se déroula le 8 mai 1978 en présence de Monsieur Jacques Chaban-Delmas (voir photo de la plaque en cliquant ICI).
Dans la foulée, la mairie nous donna connaissance du plan de déménagement qui se déroula fin mai pendant une bonne semaine. L’Académie était installée depuis octobre 1976.
GP : Et l’USA dans tout cela ?
MRSV : Une fois l’immeuble investi par l’Académie et les Sociétés savantes, la Mairie souhaitait continuer à avoir le moins d’interlocuteurs possibles. L’expérience du Comité ayant été concluante, au Comité se substitua l’association qui prit le nom d’Union Scientifique d’Aquitaine.
Le temps d’établir les statuts et leur instruction en préfecture, nous arrivons au 14 décembre 1979.
Entre temps, pour assurer la liaison entre les sociétés savantes et pour gérer la salle de réunion du rez-de-chaussée, le Mois Scientifique Bordelais avait été relancé en juin 1979, le nouveau rédacteur étant Yvan Grelier. Le secrétariat général de l’USA était assuré par le docteur Jacques Wangermez alors que pour ma part j’avais été désigné comme président.
M.R. Séronie-Vivien : membre des Sociétés d’anthropologie, archéologique, Apistoria, Société linnéenne, et Société spéléologique et préhistorique de Bordeaux.
M.Séronie-Vivien : membre d’Apistoria, de la Société linnéenne et de la Société spéléologique et préhistorique de Bordeaux.
(†) J. Wangermez : membre de la Société d’anthropologie et de la Société linnéenne
Y. Grelier : membre de la Société linnéenne.